La Conférence Internationale sur l'Ingénierie Culturelle et le Développement du Patrimoine (CIICDP-25)
17-18 déc. 2025
Ecole des Sciences de l'Information, avenue Allal El Fassi. Cité Al Irfane, Rabat-instituts - Rabat (Maroc)
L'Ecole des Sciences de l'Information organise la deuxième édition de La Conférence internationale sur l'ingénierie culturelle et le développement du patrimoine. Ancrée d'ores et déjà dans la ligne scientifique interdisciplinaire de cette manifestation scientifique, la thématique de cette deuxième édition porte sur le développement et la circulation des biens et produits culturels et patrimoniaux à l'épreuve des technologies numériques et de l'intelligence artificielle. Elle interroge les cadres et les enjeux de cette dynamique et de ce mouvement ainsi que les enjeux que suscitent l'usage du numérique et des technologie et outils de l'intelligence artificielle dans les champs de la culture, de l'art et du patrimoine culturel. En focalisant sur cette thématique, les travaux de la deuxième édition de la conférence questionnent, dans une démarche d'analyse et d'investigation empirique, les changements et les transformations à l'œuvre dans les champs de la culture de l'art et du patrimoine et dans les secteurs des industries culturelles et créatives. Bastions des sociétés, des nations et des civilisations, la culture, l'Art et le patrimoine culturel sont approchés aujourd'hui à l'aune de paradigmes sociaux et écologiques : communautés, durabilité, inclusion, résilience, développement durable. En effet la mobilisation de ces paradigmes sociaux et écologiques par des organisations internationales, les politiques publiques, les institutions culturelles et patrimoniales ainsi que les acteurs de développement en général attesteraient de la mission et du rôle de l'Art, de la culture et du patrimoine dans le développement des sociétés et la préservation de la diversité. En ce sens les solutions technologiques seraient un facteur de diffusion, d'accessibilité et de démocratisation de l'art et du patrimoine auprès du grand public et auprès des communautés concernées. Néanmoins les enjeux de la traduction de cette vision sociale inclusive et durable et des usages des solutions technologiques demeureraient innombrables. Le numérique est largement utilisé dans le champ de la culture, de l'art et du patrimoine culturel pour des besoins de recherche d'une part et pour des objectifs de documentation, de management, de communication et de démocratisation d'accès aux contenus culturels et patrimoniaux de l'autre. Il permet dans certains cas et situations : catastrophes, zones de conflits de préserver la mémoire d'un lieu, d'un site, d'un objet et de les recréer grâce à des données scientifiques et sociales, et grâce aux technologies numériques. Aussi les institutions culturelles et patrimoniales, notamment les bibliothèques, les musées et les archives s'engagent dans le processus de numérisation pour s'adapter à cette connexion des mondes réel et virtuel. Aux missions de développement et de préservation des fonds et collections qui demeurent majeures, les musées entreprennent la numérisation de leurs collections et de leurs expositions dans un objectif de diffusion et de communication, d'accessibilité et de démocratisation des contenus artistique et patrimoniaux. L'usage de solutions technologiques : numérisation de documents textuels, sonores et audiovisuels, traitement d'images, reproduction des œuvres en 3D, participent d'une part à une large communication et médiation, notamment dans les musées, via les visites en ligne, les expériences immersives et ludiques et la réalité augmentée, de l'autre à l'accueil de nouvelles compétences et métiers au sein des musées. Aussi une nouvelle économie du virtuel se développe dans les musées et dans les organisations culturelles et patrimoniales en général. De même, l'intelligence artificielle s'introduit dans le champs culturel et patrimonial. Premières « œuvres » générées par l'IA, premières introductions de ces « œuvres » dans le marché de l'art international, mais aussi organisation d'une première exposition sur les deepfakes Deepfakes and you en 2024 à l'ONU à New York qui alerte sur les risques de la manipulation des images par les outils de l'IA et une exposition à Paris la même année Apophénies, interruptions : Artistes et intelligences artificielles au travail au Centre George Pompidou. Tout en soulignant donc les apports de l'usage des technologies de l'IA pour les institutions culturelles et patrimoniales, et aussi en soulignant le développement de la recherche sur les apports de l'IA pour documenter et préserver le patrimoine vivant, en l'occurrence le projet I-Treasures de l'Union Européenne et de l'UNESCO en collaboration avec des centres de recherche, l'utilisation de l'IA dans le champ culturel, artistique et patrimonial relance le débat sur le régime juridique, sur l'éthique et sur la question de l'ouverture et la protection des données . Le développement des biens culturels et leur production résultant de processus sociaux et institutionnels de communautés, sociétés et nations connaissent aussi de nouveaux essors à l'ère de postmodernisme. L'on pourrait en effet relever l'interférence et la superposition aujourd'hui de logiques et de dynamiques : sociale et communautaire, étatique, économique et entrepreneuriale aussi bien que l'interférence de cadres et modes de gouvernance : locaux, nationaux et supranationaux. In fine, de la circulation des savoirs et savoirs faire traditionnels à la « circulation » des œuvres, des fonds et des collections physiques ou virtuelles, de manuscrits et de livres, à l'organisation des expositions supranationales, le débat sur le mouvement des biens et produits culturels ne cesse de se renouveler. Dans les années 50 du siècle dernier, Aimé Césaire défendait et revendiquait déjà la circulation des biens culturels entre les nations et les continents, entre le Nord et le Sud face au trafic illicite des patrimoines culturels africains et dans le monde. En 1978, Amadou-Mahtar M'Bow, Directeur Général de l'UNESCO (1974– 1987), formule un appel pour le retour des biens culturels aux pays qui les ont perdus, et pour un échange international plus juste des biens culturels qui s'inscrit dans l'esprit de la Convention de l'UNESCO de 1970 concernant le traffic illicite des biens culturels et patrimoniaux. Aujourd'hui plusieurs cadres, méthodologies et outils permettent de réguler cette circulation. De même plusieurs organisations publiques et privées : musées, archives, bibliothèques, fondations, entreprises du marché de l'art participent à des formes de circulation nationales et supranationales des biens culturels. Aussi l'offre numérique des institutions et organisations culturelles et patrimoniales contribue à ce mouvement des œuvres, des collections et des documents dans le monde virtuel. En ce sens, seront interrogés les cadres et les régimes qui régissent ce mouvement, sur les plan national et supranational ainsi que les enjeux que la circulation des biens et produits culturels et patrimoniaux suscite. Les axes scientifiques de la conférence I Patrimoines culturels : perspectives et défis du développement, du numérique et de l'intelligence artificielle 1 Patrimoines culturels, développement durable et inclusion sociale 2 Patrimoines culturels, coopératives et transformation digitale 3 Héritages vivants et immatériels, oralité, technologies numériques et intelligence artificielle 4 Documentation, management et gouvernance des patrimoines culturels 5 Open access aux contenus culturels et patrimoniaux et intelligence artificielle 6 Transformation numérique et intelligence artificielle dans les bibliothèques, musées et archives II les industries culturelles et créatives : de l'œuvre au produit industrialisé et/ou numérisé 1 Cadres et enjeux économiques, juridiques et sociaux 2 La mise à niveau stratégique et structurelles dans les secteurs des ICC 3 Management des activités artistiques et culturelles : spécificités et positionnement dans l'économie solidaire 4 Industries culturelles et créatives et technologies émergeantes 5 Innovation entrepreneuriale dans les secteurs des ICC III Circulation des biens et produits culturels, artistiques et patrimoniaux : les cadres et les enjeux 1 Les expositions internationales, les biennales, les foires et les salons du livres 2 Les plates formes numériques 3 Le marché global de l'Art 4 Les problématiques de la restitution des héritages culturels 5 La recherche scientifique et l'open science La deuxième édition de la conférence internationale sur l'ingénierie culturelle et le développement du patrimoine accueille des propositions de communication qui explorent des champs d'expériences innovantes publiques ou privées et qui confrontent les questionnements soulevés dans l'argumentaire à des réalités de terrain.
Discipline scientifique :
Sciences de l'Homme et Société - Sciences de l'information et de la communication - Héritage culturel et muséologie
Lieu de la conférence