34e colloque Interrégional sur le Néolithique - Néolithisations. Unité et diversité du Néolithique ancien du nord de la France (aux VIe et Ve millénaires)

29-30 nov. 2024
INHA – Auditorium Jacqueline Lichtenstein, 2 rue Vivienne - Paris (France)

https://interneo-2024.sciencesconf.org

Le Néolithique ancien est une des périodes les plus passionnantes de la fin de la Préhistoire en ce qu’elle voit la fin d’un monde, celui des chasseurs-cueilleurs-collecteurs-pêcheurs, et l’arrivée d’un autre, dans la moitié nord de la France, le monde danubien, apporté par les Rubanés depuis la vallée rhénane et prolongé jusqu’en Bretagne par ses épigones. C’est sur ce substrat que se développeront les cultures du Néolithique moyen I qui achèveront la néolithisation de la France. C’est une période avec une très forte identité culturelle, tant sur le plan matériel qu’en ce qui concerne les pratiques funéraires et la tradition architecturale. Le morcellement régional est évident, mais ce ne sont que les facettes d’un même phénomène global. C’est aussi une des périodes archéologiquement bien connues de la Préhistoire, grâce, entre autres, à un catalogue de sites des plus fournis et à de très nombreux travaux de synthèses. Dès lors, pourquoi proposer de consacrer le 34e colloque interrégional sur le Néolithique ancien danubien ? Les raisons sont multiples, la plus évidente, l’absence depuis plus d’un quart de siècle de manifestation scientifique nationale consacrée spécifiquement à cette période. La multiplication des découvertes, essentiellement en archéologie préventive, change la donne en enrichissant les séries disponibles dans bon nombre de régions, voire en faisant émerger des corpus dans des secteurs géographiques où cet horizon était jusqu’il y a peu ignoré. En outre, notre vision sur les débuts de la néolithisation s’est également précisée grâce à un cadre typo-chronologique affiné et à des études de plus en plus poussées sur la culture matérielle. Récemment sont venus s’ajouter les résultats des analyses paléobiologiques sur les migrations de populations qui orientent désormais profondément notre vision des interactions entre les chasseurs-collecteurs autochtones européens et les agriculteurs-éleveurs originaires d’Europe du Sud-Est dont les ancêtres sont sortis du Croissant fertile. Il paraît donc opportun de reposer cette question de la néolithisation à partir des données largement renouvelées à notre disposition et de lui consacrer le 34e colloque interrégional sur le Néolithique. Afin de cadrer les discussions, deux sessions principales sont proposées, la première sur la question des contacts entre Mésolithique et Néolithique, la deuxième sur la question des territoires et de leur exploitation. Une troisième session sera dévolue à l’actualité de la recherche sur le Néolithique. Session 1 : À la recherche des contacts Cette session entend poser la question des contacts – ou leur absence – entre colons danubiens et autochtones d’Europe occidentale, entre agriculteurs-éleveurs vivants dans ces longues maisons danubiennes et ces fantômes que sont ces « Mésolithiques finaux/tardifs » que l’on a tant de difficultés à cerner. De purs chasseurs-cueilleurs-collecteurs ou déjà des groupes en voie d’acculturation ? La question des contacts est d’autant plus ardue quand on considère l’asymétrie des séries, entre un Rubané omniprésent dans de nombreuses régions et un Mésolithique tardif dont la discrétion est extrême. Autre acquis, la néolithisation de l’Europe, plus particulièrement moyenne, a été le fait de colons néolithiques dont les ancêtres sont originaires du Croissant fertile et qui se sont dispersés avec leurs familles, leurs semences et leurs cheptels. Cela ne doit pas masquer un autre phénomène probablement à l’œuvre, celui de l’acculturation. Pour mettre en évidence ce dernier, lorsque les approches paléogénétiques sont impossibles ou inexistantes, seule l’archéologie peut apporter des éléments à la réflexion. Ces quelques considérations permettent d’amener la question des scénarios qui mettent en jeu fronts de colonisation danubien et sociétés autochtones de chasseurs-cueilleurs. Sont-se les seuls acteurs ? Doit-on classer sous l’une ou l’autre étiquette les céramiques de La Hoguette, du Limbourg ? Quelles informations les industries lithiques, rare dénominateur commun, peuvent-elles apporter à la discussion ? Comment intégrer dans ces processus les possibles influx méditerranéens, en particulier sur la façade atlantique ? Ces questions ne manqueront sans doute pas de faire réagir. En voie de néolithisation ? Cela ouvre la discussion à la question des indices précoces d’anthropisation si passionnée et âprement débattue, mais qui mérite de l’être de nouveau à la lumière de nouvelles découvertes et la confrontation des données palynologiques avec d’autres marqueurs comme ceux mettant en évidence une emprise accrue sur le paysage. Cette question délicate des liens entre groupes néolithiques et mésolithiques demande des synthèses ambitieuses pour lancer la discussion qui doit trouver les ressources et les stratagèmes nécessaires pour contourner la discrétion du Mésolithique final/tardif. Session 2 : Territoires, habitats et culture matérielle au Néolithique ancien La question du territoire est fondamentale pour comprendre les groupes humains. De ce point de vue, le Néolithique ancien rubané et le BVSG offrent un matériau d’étude de premier ordre. Les habitats connus sont nombreux, leur organisation interne souvent assez bien appréhendée ainsi que leur évolution. Implantés principalement dans les plaines alluviales des principaux cours d’eau, sur les terrasses lœssiques, ces habitats forment dans certains secteurs des réseaux denses que la cartographie, les analyses isotopiques et l’étude du mobilier permettent de mieux comprendre. L’établissement d’un cadre typochronologique bien calé est également un préalable indispensable pour apprécier la dynamique d’un tel réseau. La découverte d’occupations plus discrètes, dans des secteurs moins densément occupés comme les vallées secondaires interrogent sur l’extension de ces réseaux, et leur potentiel lien avec la recherche de matières premières. Une des caractéristiques bien connues du Rubané est son découpage en groupes régionaux. Plusieurs études ont montré que non seulement le style céramique, mais aussi les pratiques funéraires ou les types de parure varient entre groupes. Il en va de même pour les stratégies d’élevage qui ne sont pas toujours homogènes. Qu’en est-il des pratiques agricoles ? Pour y répondre, l’apport des sciences paléoenvironnementales est essentiel et les résultats doivent être intégrées dans des synthèses régionales ou suprarégionales. L’un des objectifs de cette session est de comprendre les interactions entre différents groupes et milieux pour mieux définir le rôle des occupations et la gestion des ressources. C’est aussi l’occasion d’évaluer à quel point les choix culturels ont conditionné les implantations, la structuration de l’habitat et le niveau d’interconnexions entre différents groupes. Session 3 : l’actualité de la recherche Traditionnellement, une partie du colloque Internéo est réservée à des présentations plus courtes des découvertes récentes. Une session « posters » sera également mise en place.
Discipline scientifique :  Archéologie et Préhistoire

Lieu de la conférence
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