Interroger les marges en éducation et en formation. Éclairages théoriques, méthodologiques et pratiques

1. Genèse du colloque Dans la continuité des colloques « Journées de la Recherche en Éducation-RIICLAS » (mai 2018 puis novembre 2022), où le terme polysémique de « contexte·s » a été questionné au travers de ces différents sens), nous proposons pour ce nouvel événement d'investiguer les « marges » en éducation et en formation. En parallèle, il y a 2 années autour du constat initial d'un certain isolement dans les territoires ultra- marins français, le réseau RIICLAS a émergé avec l'idée qu'à travers la diversité (des territoires, des champs disciplinaires, mais aussi historique, sociale, culturelle et linguistique) les échanges axés sur les représentations, pratiques et ressources pouvaient conduire à dépasser des particularismes et des difficultés, qui conduisent parfois à considérer ces lieux, espaces et groupes sociaux « à la marge » d'une certaine centralité en éducation et en formation. 2. Appel à communication 2.1. Argumentaire général Concept interrogé dans les sciences sociales, notamment en sociologie et en géographie, les marges sont envisagées vis-à-vis des territoires, des sociétés et des rapports à la norme pour des groupes sociaux, ainsi que comme un positionnement entre des lieux et des espaces. Les marges génèrent une ambivalence en faisant référence, d'une part, dans une perspective plutôt fonctionnaliste, à une déviance vis-à-vis de standards, de normes, de références ; et d'autre part, dans une approche plus dynamique, au changement social, qui ne s'oriente non pas dans des dimensions normatives, mais vers la créativité, la vivacité, l'innovation, la transformation. L'objectif de ce colloque est d'interroger les « marges », selon différentes perspectives (théoriques, méthodologiques, pratiques) dans une perspective écosystémique, afin de prendre appui sur ces innovations qui découlent de situations éducatives plurielles (par les cultures, les langues, l'histoire, plus largement la diversité). Pour cela, les contributions pourront se situer autour de trois grands axes de réflexion : 2.2. Axes traditionnellement investis dans les colloques JRE Trois axes structurent les colloques, avec une coloration thématique pour chaque nouvelle édition : Axe 1 : Les représentations et les pratiques en éducation La question des représentations des acteurs et actrices (apprenant·es, corps enseignant, mais aussi familles...) sur eux et elles-mêmes et les représentations réciproques dans l'espace éducatif, nous indique les positionnements symboliques et effectifs des formes de savoirs et de transmissions, qui peuvent alors impacter les pratiques. Les contributions attendues dans cet axe pourront porter sur les différentes étapes des représentations en mouvement (genèse, émergence, formation, développement/ transformation) et/ou leur implication dans les pratiques, afin de mieux saisir les variabilités, les singularités et les évolutions, comme supports de changement et renouvellement du regard. Axe 2 : Des ressources pour enseigner Via les ressources, il est entendu toute la diversité des outils, des moyens et des usages pédagogiques attendus institutionnellement et possibles dans des espaces et/ou avec des publics « en marge ». Les propositions peuvent porter un regard critique, tant sur les outils existants, que leurs contenus et leurs portés ; que sur la création notamment collaborative de ressources, prenant appui sur des supports patrimoniaux, l'alliage de savoirs « savants » et de « sens commun » ou « autochtones » ; ou encore via des ressources passant par le numérique pour dépasser certaines frontières. Axe 3 : Les méthodes d'observations participatives Observer les espaces, les outils et faire s'exprimer les personnes considérées comme en « marge » est une manière de mieux saisir les normes éducatives qui peuvent s'avérer implicites. C'est aussi pour les personnes qui observent l'occasion de questionner leurs propres normes, ainsi que l'articulation entre théories et pratiques et leur intrication dans les réalités de terrain. Ce type d'approche, ancrée dans le dialogue et l'action, a pour visée la conscientisation et la réflexivité, par la coopération et l'implication de chacun et chacune des acteur·rices du monde éducatif. Les propositions associées à cet axe viseront la prise en considération et la compréhension des situations complexes, dans ces perspectives éthiques, épistémologiques et pratiques, conduisant à l'identification et la création de connaissances renouvelées. Autres thèmes du colloque : • Dans la lignée des colloques précédents, les contributions pourront s'intéresser aux premiers pas dans la recherche. L'engagement des étudiant·es de Master MEEF dans une démarche de recherche professionnelle pourra permettre de questionner les approches, les ancrages théoriques des travaux ou encore les rapports entre recherches en éducation et champs de pratiques. Des questions méthodologiques, mais aussi organisationnelles, liées notamment à des terrains de recherche contraints et des attentes institutionnelles et sociétales laissant peu de place aux approches à la marge, pourront être soulevées. Aussi la notion de déviance, la place de l'innovation, et la nécessaire singularité d'une recherche professionnelle personnelle pourront être abordées. • Varia : Seront bienvenues toutes les contributions se rattachant aux marges s'agissant d'éducation, d'apprentissage et de médiation dans une perspective innovante. Modalités des interventions • Conférences plénières • Sessions en parallèles (thématiques et/ou symposium) • Tables rondes pluricatégorielles (corps enseignant, inspectorat, PERDIR, formations, universitaire). Ce colloque, comme les précédents, sera comodal, il est donc ouvert à des communications orales en présentiel, ainsi que des présentations virtuelles en direct ou des capsules vidéo diffusées lors des sessions.