Féministes, voyageuses transatlantiques et écrivaines des Amériques
23-23 févr. 2023
Maison de la Recherche de l'Université Bordeaux Montaigne. - Pessac (France)
https://transatlantiques.sciencesconf.org
Cette Journée d’études propose de dialoguer autour des réflexions sur les motivations du voyage et de l'exil de figures féminines des Amériques durant les XXe et XXIe siècles, sans pour autant exclure le cas des exploratrices et voyageuses du XIXe comme l’étatsunienne qui a fait le tour du monde, Elizabeth Jane Cochran, aussi connue sous le nom de Nellie Bly, ou le cas de la célèbre Flora Tristán, qui a voyagé seule au Pérou dans le but de réclamer son héritage. Nous pouvons également citer les latino-américaines Clorinda Matto de Turner et Gertrudis Gómez de Avellaneda.
L'intérêt qui nous motive réside dans la volonté de diffuser leur vie et leur œuvre pour faire reconnaître l’importance de ces contributions. Notre intention est de dédier une attention particulière aux figures féminines originaires des Amériques et aux étrangères qui se sont installées sur ce continent au cours des deux derniers siècles et qui ont laissé des témoignages et des traces qui contribuent aujourd'hui à donner un regard différent de l’Histoire.
Nous pensons particulièrement à deux figures du XXe siècle mexicain, Antonieta Rivas Mercado et Elena Garro. On observe des points convergents dans les deux trajectoires, comme leur résidence en France, dans la ville de Bordeaux et de Paris. Dans le même ordre d’idées on constate leur engagement social et politique, ainsi que leur vécu en tant que victimes qui les a poussés en quelque sorte à voyager en tant qu’exilées.
Les études sur leurs œuvres sont, de façon générale, encore naissantes car relativement récentes. Bien que l'importance de leurs figures dans le développement de la scène culturelle, pour certaines, soit indéniable, elles sont peu lues et très peu étudiées.
Le XXe siècle a sans aucun doute été une période de changements politiques, déclenchant souvent des luttes internes pour le pouvoir, lesquelles ont abouti à l'exil de milliers de personnes. Selon Edward Saïd[1], l’exilé, comme le migrant, quitte volontairement sa terre, la particularité de l'exilé est que son idéologie ne correspond pas à l'idéologie en vigueur, il ne peut donc pas retourner dans son pays tant qu'il n'est pas en mesure de revenir sans sentir qu'il a perdu toutes ses racines. Au Mexique, par exemple, à la suite de la Révolution mexicaine, des mouvements migratoires ont eu lieu au sein des cercles culturels nationaux, précisément en raison d'un désaccord avec les changements politiques. Ainsi, comme l’Europe a accueilli ces intellectuels qui partaient à l'étranger en raison de leur idéologie politique et culturelle, les Amériques ont reçu à leur tour par exemple les Républicains espagnols, les juifs qui fuyaient la Deuxième Guerre mondiale ou les Libanais pendant les crises économiques ou la guerre civile.
Nous pourrions qualifier de douloureuses ces périodes d’exil, mais aussi riches en termes de création, puisque les auteures se sont souvent réfugiées dans l’écriture autoréférentielle, mais aussi dans des réflexions poussées sur le paysage politique du pays qui les a chassées. Bien qu'elles n'aient pas participé ou appartenu aux organisations féministes de leur époque, les chercheuses féministes ont retrouvé leurs visions critiques du système patriarcal. Dans cet ordre d'idées, on invite à des propositions sur les voyageuses transatlantiques des Amériques, qui ont critiqué le patriarcat, mais aussi le colonialisme et la violence d’État.
Cette initiative se présente comme un deuxième volet du Colloque International “Mexicaines transatlantiques : féministes, voyageuses et écrivaines” organisé avec l’Université Autonome de l’État de Mexico (UAEMex)
Discipline scientifique :
Sciences de l'Homme et Société
Lieu de la conférence