Penser le renouveau du tourisme au post-crise: Entre droit au voyage et durabilité

10-12 oct. 2022
Université Cadi Ayyad - Marrakech (Maroc)

https://cirt2022.sciencesconf.org

Il est communément admis que le XXe siècle est la période durant laquelle se développent et se diversifient les pratiques touristiques. Or, cette évolution ne s'est pas faite dans un schéma linéaire, l'industrie du voyage étant notamment marqué par de nombreuses crises, y compris sanitaires. Les pandémies ont été parmi les vecteurs qui ont modifié les pratiques et les besoins touristiques ( Evanno et Vincent, 2021). Ce secteur a démontré fréquemment qu'il n'est pas dépourvu de risques, les crises en général -notamment celle de la Covid-19 - troublent en permanence la carte du tourisme international (Dehoorne, 2013). Par ailleurs, il est de coutume de qualifier le tourisme parmi les secteurs les plus fragiles et vulnérables, mais résilients, malgré toutes les crises de natures hétérogènes (naturelles, sanitaires, financières...). Dans la même veine et pour plusieurs tourismologues, l'actuelle crise pandémique est considérée comme une trouble structurelle. Pour d'autres, c'est l'occasion d'une refondation, ouvrant sur une possible « révolution » touristique (Cousin & al., 2021). La crise pandémique actuelle, a permis au tourisme, entendu comme dispositif culturel, d'imposer de nouveaux défis, mais aussi de nouvelles opportunités et solutions. La crise de Covid-19 a eu un effet de propulseur pour une industrie qui vit depuis longtemps des transformations (Safaa & El Housni, 2021). Néanmoins, le désir de se déplacer pour faire du tourisme reste intact , le voyage est considéré comme une expérience unique recherchée par des millions de personnes depuis la nuit des temps. (Jauréguiberry et Lachance, 2016). L'intention de partir sous d'autres cieux est toujours présente, voire pressante pour certains profils de voyageurs. Raison pour laquelle, cette industrie de services -premier employeur dans le monde selon l'Organisation Mondiale du Tourisme- poursuit une tendance haussière et enregistre des performances quantitatives et qualitatives concluantes tant au niveau de croissance des arrivées que de la diversification de l'offre. Au-delà de l'approche économique dans les discours officiels tenus par les divers acteurs et opérateurs du développement touristique, il serait irréel de dire que le tourisme ne draine pas dans son sillage des effets négatifs en termes de durabilité. Les conséquences environnementales de l'activité́ touristique sont notoires (saccage des écosystèmes fragiles, dégradation de l'environnement physique et perturbation de la faune et la flore sauvages) (Charbonneau, 2008). Le tourisme en revanche peut jouer un rôle plus positif à condition d'en faire un moteur de développement équilibré́ et durable. Dans ce sens, l'adoption d'une démarche plus respectueuse de l'environnement n'est plus une option à débattre, mais un impératif nécessaire à la pérennité́. En outre, le contexte de la crise pandémique a repositionné le choix d'un tourisme durable et social qui promeuve le droit au tourisme. Conséquemment, les acteurs du tourisme sont poussés à se réinventer en profondeur. L'actuelle période de post-crise est probablement le temps idéal pour repenser le tourisme dans sa globalité. La quatrième édition du colloque international sur la recherche en tourisme est l'occasion de faire un diagnostic et un bilan approfondi des opportunités et menaces de l'activité touristique sur les destinations et ses composantes humaines, naturelles et culturelles. Pour ce faire, privilégier une approche holistique demeure essentielle pour tenir compte les défis environnementaux, économiques et sociétaux de plus en plus contraignants.
Discipline scientifique :  Gestion des risques - Environnement et Société - Milieux et Changements globaux - Anthropologie sociale et ethnologie - Droit - Education - Etudes de l'environnement - Géographie - Gestion et management

Lieu de la conférence
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