Du théâtre Universitaire… à l’Univers-cité : vers de nouvelles pratiques artistiques et culturelles ?

Alors que nous traversons une période de fortes turbulences et de transformations - avec l’expression de doutes sur ce qui fait « art commun » - l’envie d’agir autrement, de travailler autrement, de tisser d’autres liens et relations habite tant des artistes, que des équipes des lieux de diffusion. Ce désir a comme conséquences la remise en cause de certaines réalités et pratiques artistiques et culturelles. Il suscite aussi l’émergence de propositions et d’expériences qui interrogent à la fois les artistes, les lieux culturels, les chercheurs, les étudiants, les publics et les citoyens ainsi que les politiques publiques culturelles contemporaines. Si certaines universités s’appuient sur leurs théâtres universitaires, pour créer de nouveaux liens et hybridations, imaginer des compagnonnages avec (et) entre chercheurs, étudiants, artistes émergents, publics, citoyens, partenaires culturels, d’autres institutions universitaires s’interrogent sur leur fonction en tant qu’acteur culturel à part entière des politiques publiques de la culture. Deux ans, jour pour jour après le séminaire post-déconfinement organisé - en juillet 2020 - par le TU-Nantes avec des artistes ligériens et parisiens, à l’issue de trois mois de rencontres et d’échanges virtuels, nous vous proposons de dresser un point d’étape sur des premiers constats et les enjeux qui se dessinent. Quelles transformations peut-on observer tant du côté des artistes que des publics ? Que s‘est-il (ou pas) inventé, dans les processus de travail des artistes, dans les pratiques des étudiants et des lieux ? Quels enjeux pour repenser et démultiplier les lieux, les relations et les interactions entre disciplines artistiques, artistes, étudiants, jeunes diplômés d’écoles d’art et citoyens ? Comment développer cette capacité du théâtre à « être et faire lieu » pour tous, et pour la jeune création en particulier ? Par quels processus initier, travailler et accompagner la lieuité, c’est-à-dire un vivre-ensemble situé qui fait sens (source d’attachement) pour chacune des parties qui habite le lieu et en font l’expérience ? C’est autour de ces questionnements que ce colloque – précédé d’un séminaire sur la question du lieu - se décline sur deux journées, en veillant à partager un corpus d’expériences artistiques et d’initiatives culturelles, menées et étudiées sur Nantes, Angers, notamment avec le TU-Nantes, le CROUS, avec des artistes, étudiants, chercheurs, dans différents univers dont des quartiers prioritaires de la ville.A partir de cette conjugaison de récits d’expériences articulant des perspectives à la fois artistique, culturelle, politique, sociétale, économique, il s’agit de mieux en cerner et comprendre les logiques, les freins et difficultés dans la mise en œuvre d’actions culturelles hybrides. A cet effet, nous veillons à croiser les témoignages, les regards, les analyses autour des pratiques effectives à partir de plusieurs entrées thématiques qui entretiennent des relations complexes dès lors qu’il s’agit de concevoir un projet et de le faire vivre. A partir des recherches menées par les chercheurs de projet PACE et celles d’autres chercheurs invités, avec la participation d’artistes, de responsables de lieux de spectacle vivant et de services culturels, il s’agit de partager, de débattre et de mettre en perspective des constats tant sur les récits de ses expériences, que sur les enseignements dégagés, qu’il s’agisse des processus de travail, des modalités de rencontre et de médiations entre chercheurs et artistes, étudiants et artistes, ou encore artistes et citoyens. Plus largement, ce colloque permet également d’approcher les modalités et les enjeux de la création et de la diffusion pour la jeune création, dans la complexité et le fonctionnement des politiques publiques.