Les dystopies et le droit
8-9 déc. 2021
Hôtel de Massa – 38 Rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris - Paris (France)
https://dystopies-droit.sciencesconf.org
L’intérêt des recherches confrontant littérature et droit n’est plus à démontrer. Né aux États-Unis, ce courant doctrinal s’est plus récemment étendu en Europe et particulièrement en France où les œuvres littéraires des auteurs que furent Corneille, Molière, Proust, Flaubert, Balzac, Hugo ou Camus offrent aux juristes de très riches objets d’études.
Étonnamment, le style littéraire qu’est la dystopie, pourtant fécond, demeure très peu exploré par les auteurs se consacrant à l’étude du droit et de la littérature.
Pourtant, dans ces récits, le droit occupe toujours une place considérable. Il devient instrument organisationnel de soumission des individus à des exigences collectives, envisagées comme supérieures aux droits et libertés individuels, justifiant l’existence d’un système répressif des plus sévères, la mise en place d’une justice non contradictoire et la recherche de l’uniformité des opinions par tous les moyens.
Dès lors, les œuvres dystopiques permettent d’étudier le droit dans la littérature au travers de véritables « monuments littéraires qui créent des magmas de significations sociales instituantes. Véritables « matrices culturelles », ces récits engendrent des mondes nouveaux, au sens du nomos de Robert M. Cover, des univers de narration et de prescriptions constitutifs d’une civilisation juridique ». Les sociétés décrites dans les œuvres que sont Nous autres de Ievgueni Zamiatine, Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, 1984 de Georges Orwell, Fahrenheit 451 de Ray Bradbury ou La servante écarlate de Margaret Atwood – pour ne citer que les plus connues – sont des sources inépuisables de réflexion autour des mutations des institutions. Tous ces romans nous parlent d’autant plus aujourd’hui que nous sommes plongés dans un contexte de crise sanitaire d’une ampleur telle, que les droits et libertés individuels semblent en péril.
Des œuvres dystopiques plus récentes, également étudiées par les contributeurs, telles Minority report de Philip K. Dick, C’est le cœur qui lâche en dernier de Margaret Atwood, Le cercle de Dave Eggers ou La liquidation de Laurent Cordonnier permettent d’aborder des thèmes de recherche actuels autour des nouvelles technologies, de l’intelligence artificielle, de la justice prédictive ou des GAFAM.
Résolument pluridisciplinaire, le projet consacré au thème « dystopies et droit » permet d’intégrer à l’étude des chercheurs spécialistes de diverses disciplines juridiques, particulièrement les jeunes chercheurs – doctorants ou jeunes docteurs.
Discipline scientifique :
Droit
Lieu de la conférence