L’alcool au féminin : spécificités, enjeux et perspectives

2-2 juin 2021
Ce séminaire interdisciplinaire se déroulera entièrement à distance, en format webinaire. - Rennes (France)

https://femmesalcoolsid.sciencesconf.org

L'alcoolisme est une réelle problématique de santé publique en termes de morbidité et de mortalité, dont les coûts sociaux sont estimés en France à 120 milliards d’euros par an (Kopp, 2015). La consommation d'alcool est considérée comme la seconde cause de mortalité évitable avec 41 000 décès par an en 2015 en France (Bonaldi et Hill, 2019) et est responsable de nombreuses pathologies chroniques et de problèmes sociaux (violences, accidents, etc.) (Legleye, 2015). La consommation et les problèmes engendrés par l’alcool sont multifactoriels et complexes, ce qui requiert une compréhension et une prise en charge pluridisciplinaire. La consommation d’alcool est à la fois un comportement social répandu dans la société et un facteur de risque pour la santé physique, mentale et sociale, rendant cette problématique de santé publique unique. L’alcoolisme n’entraîne pas seulement des pathologies médicales (cirrhoses, cancers, etc...) mais a aussi des répercussions psychologiques (sur la santé mentale de l’individu) et sociales (sur sa vie professionnelle, familiale et sociale). Des déterminants sociaux et sociétaux peuvent avoir une influence sur la consommation d’alcool (tels que la vision positive de la société sur l'alcool, l’entourage familial, amical ou professionnel, etc.). L’alcoolisme au féminin Bien que l’alcoolisme soit un problème majoritairement masculin, il est également problématique chez les femmes, nécessitant une approche particulière. Parmi les 41 000 décès attribuables à l’alcool chaque année en France, 11 000 surviennent chez les femmes (soit 27%) (Santé Publique France, 2020). On constate une augmentation préoccupante des alcoolisations ponctuelles et des ivresses auprès des femmes jeunes. Par ailleurs, des spécificités médico-sociales des dommages de l’alcool sont mises en évidence auprès de ce public. A consommation égale, le risque de survenue des principales pathologies telles que les cirrhoses est plus important chez les femmes (Roerecke et al., 2019). Des situations spécifiques, telles que la consommation d'alcool au cours de la grossesse, nécessitent une prise en charge et des politiques de prévention ciblées. En effet, l’alcoolisation fœtale constitue la première cause de handicap non génétique en France, et l'alcool au cours de la grossesse est toxique pour le fœtus entraînant de nombreuses complications (retards de croissance, atteintes du système nerveux central, malformations, SAF, etc.) (Laviale, 2018). D'autre part, les femmes sont également plus souvent vulnérables à l’alcool, à la fois lorsqu’elles sont alcoolisées, mais également lorsque leurs agresseurs sont alcoolisés (agressions physiques et sexuelles) (Devries et al., 2014). Enfin, les femmes ayant une consommation excessive d’alcool sont plus sujettes à la stigmatisation que les hommes, subissant des inégalités en termes d'accès à l'emploi, d'orientation vers les services de soins et des professionnels de santé (Griffin, 2020). Dans un contexte où l'alcool est de plus en plus consommé par les femmes, nous nous interrogeons sur les spécificités des déterminants et des conséquences de la prise d’alcool dans cette population. Cette approche implique nécessairement l’apport de différentes disciplines pour évaluer les différences de genre face à l'alcoolisme.
Discipline scientifique :  Santé publique et épidémiologie

Lieu de la conférence
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