Prostitution de mineures : trouver la bonne distance

Le colloque "Prostitution de mineures : trouver la bonne distance" portera sur les situations couramment qualifiées de "proxénétisme de cité". Il s'agit en fait de la prostitution de mineures âgées entre 13 et 21 ans qui se prostituent dans des hôtels en recrutant leurs clients via des annonces dématérialisées et qui sont encadrées principalement par des hommes un peu plus âgés qu'elles. Bon nombre de professionnels à leur contact disent leurs difficultés pour, d’un côté, créer un lien avec les jeunes concernées, et de l’autre pour apporter la preuve des pratiques criminelles. Cette activité se caractérise en effet par la volatilité des comportements, l’intermittence des pratiques, la dématérialisation de bon nombre d’actes... Ayant émergé au cours des années 2010, peu de données scientifiques existent sur la nature exacte de ce phénomène, son ampleur, le profil des personnes impliquées et le territoire sur lequel il s’étend. Autant d’éléments qui sont pourtant essentiels pour une dénomination adaptée. C’est pourquoi, la nécessité s'impose aujourd'hui de "trouver la bonne distance" pour appréhender ce phénomène. Cet objectif s’applique tant aux professionnels de terrain au contact de ce public, qu’aux chercheurs chargés d’identifier la bonne échelle pour délimiter l’objet d’étude ou encore à ceux qui mobilisent des concepts permettant de décrire, dénommer et analyser avec précision des pratiques sociales, des réalités psychiques, anthropologiques et des dispositifs juridiques. Ces éléments justifient la mise en oeuvre d’une approche pluridisciplinaire pour s’atteler à décrire un phénomène social complexe. Le colloque « Prostitution de mineures : Trouver la bonne distance » permettra la restitution et les échanges autour de la recherche « Prostitution des mineures : quelles réalités sociales et juridiques ? » réalisée par les organisateurs. Si peu de travaux scientifiques existent en Europe sur les modalités actuelles de ce phénomène, le colloque sera l’occasion d’inscrire la thématique étudiée au sein des travaux existants en anthropologie, en psychologie, en sociologie, ou en psycho-éducation.